Bienvenue sur le blog du Projet Alimentaire Territorial de Haute-Mayenne ! Vous retrouverez ici toutes les informations au sujet de cette démarche et les dernières actualités. Bonne visite !
Le GAL de Haute-Mayenne et son président Patrick Soutif vous souhaitent leurs meilleurs vœux pour cette nouvelle année !
Notre dernière newsletter pour la saison automne-hiver 2021/2022 est disponible ici.
Par ailleurs, nous tenions à remercier la DRAAF des Pays de la Loire, qui par le dispositif Plan de relance, a permis le co-financement de deux années supplémentaires d’animation du Projet Alimentaire Territorial, mais également la conception et mise en œuvre d’un cycle de jeux autour de l’alimentation.
De belles actions en faveur de la relocalisation de l’alimentation sont à venir !
Grâce au projet alimentaire territorial, nous souhaiterions faciliter l’accès pour les habitants de la Haute-Mayenne, à une l’offre locale de produits alimentaires, et surtout donner envie d’aller vers ces produits. Nous avons conscience qu’il n’est pas forcément évident d’identifier les lieux où cette offre est disponible, et que ces produits peuvent être plus chers que d’autres… Mais c’est aussi en achetant local que l’on soutient les producteurs mayennais et que l’on participe au développement économique du territoire.
Nous voudrions donc mieux connaître vos différentes pratiques d’achat et habitudes alimentaires, afin de pouvoir vous proposer à l’avenir du contenu en lien avec vos besoins (par exemple des temps d’ateliers de cuisine, des visites de lieux de production ou encore imaginer des solutions qui répondraient à vos attentes).
Ce questionnaire est anonymisé, nous demandons uniquement le nom de votre commune de résidence afin de pouvoir cartographier les résultats pour une future restitution.
Si vous avez réussi à arriver sur ce blog, c’est parce que vous avez très probablement entendu parler du Projet Alimentaire Territorial, le fameux PAT.
Vous vous demandez alors le sens de cette expression, qui de prime abord, paraît complexe… Pourtant, derrière ce « gros » mot, se révèle une démarche plutôt simple et surtout parlante car en lien avec notre territoire et notre assiette.
Quelques éléments pour mieux comprendre le fonctionnement de la démarche :
Pourquoi dit-on que c’est un projet ?
Nous tenons à souligner l’importance du mot « projet », car c’est cette méthode qui est employée dans le développement des PAT. En effet, ce n’est pas un « plan alimentaire territorial », car il ne s’agit pas de planification en tant que tel, qui s’inscrit dans une dynamique descendante (la décision vient du haut et s’applique sur le bas). Non, l’objectif ici est de travailler de manière horizontale, participative, et de partir de propositions d’idées jusqu’à la mise en œuvre d’actions. Ces idées sont réfléchies et discutées avec une diversité de personnes autour de la table. On parle ici de gouvernance, voire même dans certains cas de démocratie.
En quoi cette démarche est alimentaire ?
Comme l’explique le document illustré, il est bien question dans ce type de démarche de s’interroger sur nos pratiques et habitudes alimentaires, et donc plus largement de la manière dont on produit cette alimentation, des moyens pour y accéder, si elle est locale (produite en Mayenne, dans les Pays de la Loire et départements limitrophes), ou si elle a parcouru plusieurs centaines de kilomètres pour arriver jusqu’à notre assiette. Vous l’aurez compris, derrière cette thématique, d’autres sujets sont abordés, notamment l’environnement, l’économie, la santé, le social… Le champ de l’alimentation recouvre en effet des dimensions multiples.
Et pourquoi territorial ?
C’est un concept qui revêt plusieurs sens, mais nous dirons que dans notre cas, le territoire est la Haute-Mayenne (le nord-Mayenne), car c’est à cette échelle que nous réfléchissons. Nous nous intéressons donc à ce qu’il se passe à cette échelle, à ses habitants, à ses entreprises agricoles, alimentaires, commerciales et à toutes les personnes qui jouent un rôle dans ce périmètre géographique. A toutes les dynamiques et relations qu’il y a entre toutes ces personnes, entre tout ces acteurs, dans le domaine de l’alimentaire.
Premier épisode audio type « podcast » réalisé par le GAL de Haute-Mayenne.
Nous vous emmenons à la rencontre de Loïc Mauny et de ses deux fils, éleveurs de vaches laitières à Ambrières-les-Vallées.
Nous avions rencontré Loïc lors d’une journée organisée par l’ADEARM (Association de Développement de l’Emploi Agricole et Rural en Mayenne), où étaient invités la Chambre d’agriculture, des cédants, des porteurs de projets et le Crédit mutuel, afin de discuter à propos de la transmission agricole. C’est à la fin de la réunion, que nous faisions sa connaissance. Nous apprenions qu’il avait réalisé une conversion en agriculture biologique au vu de transmettre sa ferme à ses enfants.
Son expérience nous a semblé intéressante et nous voulions en savoir un peu plus sur les motivations qui avaient entraîné Loïc à changer de modèle, après avoir travaillé pendant presque vingt ans dans celui-ci.
Les vaches normandes de la famille MaunyPodcast #1 – La Gandonnière Crédit musique : Floating Points – Montparnasse, 2014 (Eglo Records)
C’est pour leurs fils, Thibault et Quentin, que les parents ont décidé de passer en agriculture biologique et de faire évoluer leur système vers davantage de pâturage extensif. En effet, Thibault le deuxième fils de la fratrie, travaille depuis plusieurs années pour une entreprise de conseil en pâturage. Il projette de reprendre l’exploitation familiale lorsque ses parents partiront à la retraite. Il parle avec ses parents du modèle agricole qu’il voudrait mener, à savoir du pâturage en agriculture biologique. Dans son discours, les avantages de la prairie sont prêchés, et il a pour référence les ouvrages d’André Voisin et d’André Pochon. Cette passion pour le modèle extensif pâturant s’est construite au fil de plusieurs voyages réalisés dans des pays d’élevage, comme la Nouvelle-Zélande. Petit à petit, discussions après discussions, la magie a opéré et ses parents ont été « convertis »…
Plutôt que de laisser à leur fils le devoir de changer le système seul après leur départ, Loïc et son épouse Nathalie décident de se diriger vers une conversion en agriculture biologique en 2018, avec le soutien de Thibault. Ils ont progressivement augmenté les surfaces de prairie, pour abandonner culture de céréales et achat de soja, ainsi que les traitements phytosanitaires. De nombreuses charges disparaissent… Même si avec ces changements, le volume de lait a diminué, c’est un lait plus riche qui est fourni par les vaches Normandes de la Gandonnière (et donc à plus haute valeur ajoutée).
L’année 2020 marque un second tournant pour le devenir de l’exploitation. Le fils aîné, Quentin, qui travaille dans le textile, retourne dans la ferme familiale pendant plusieurs mois à cause de la crise sanitaire. Un constat général a été fait : le COVID 19 a montré l’importance des métiers primaires, comme celui d’agriculteur. C’est une révélation pour lui. Sans eux, pas de nourriture. Et il est bien plus important de se nourrir correctement aujourd’hui que de fabriquer des jeans, nous explique Quentin. Le modèle agricole actuel de la ferme le séduit à son tour et il rejoint l’aventure.
Le GAEC initial composé de Loïc et de Nathalie va donc s’agrandir, avec les installations de Thibault et de Quentin.
De ces témoignages, nous retiendrons plusieurs choses :
L’incroyable courage de Loïc et de Nathalie, d’avoir osé changer leurs habitudes et leurs pratiques pour leurs enfants, en se lançant dans une formation pour le passage en bio.
Les connaissances et la passion qu’ils nous ont transmises lors de cet échange : nous n’imaginions pas à quel point les prairies étaient des cultures aussi techniques et intéressantes.
Le système de leur ferme, qui repose sur des valeurs durables et en harmonie avec la nature (l’animal, le sol, le cycle des saisons…), qui présente plusieurs avantages (plus économe en énergie non renouvelable et en énergie humaine), et pouvant donner envie à des jeunes de s’installer en agriculture
Bref, nous pensons qu’il est important de diffuser une image positive de ce métier, car malgré tout, il existe des personnes passionnées et passionnantes qui le pratiquent !
Encore merci à la famille Mauny de nous avoir reçues.
Les projet alimentaires territoriaux (PAT) ont pour volonté de mener une démarche participative au sujet de l’alimentation. Qui dit « participatif » dit plusieurs personnes autour de la table et surtout plusieurs temps de rencontre et de travail collectif…