Podcast #1 : La Gandonnière





Premier épisode audio type « podcast » réalisé par le GAL de Haute-Mayenne.

Nous vous emmenons à la rencontre de Loïc Mauny et de ses deux fils, éleveurs de vaches laitières à Ambrières-les-Vallées.

Nous avions rencontré Loïc lors d’une journée organisée par l’ADEARM (Association de Développement de l’Emploi Agricole et Rural en Mayenne), où étaient invités la Chambre d’agriculture, des cédants, des porteurs de projets et le Crédit mutuel, afin de discuter à propos de la transmission agricole. C’est à la fin de la réunion, que nous faisions sa connaissance. Nous apprenions qu’il avait réalisé une conversion en agriculture biologique au vu de transmettre sa ferme à ses enfants.

Son expérience nous a semblé intéressante et nous voulions en savoir un peu plus sur les motivations qui avaient entraîné Loïc à changer de modèle, après avoir travaillé pendant presque vingt ans dans celui-ci.

Les vaches normandes de la famille Mauny
Podcast #1 – La Gandonnière
Crédit musique : Floating Points – Montparnasse, 2014 (Eglo Records)

C’est pour leurs fils, Thibault et Quentin, que les parents ont décidé de passer en agriculture biologique et de faire évoluer leur système vers davantage de pâturage extensif. En effet, Thibault le deuxième fils de la fratrie, travaille depuis plusieurs années pour une entreprise de conseil en pâturage. Il projette de reprendre l’exploitation familiale lorsque ses parents partiront à la retraite. Il parle avec ses parents du modèle agricole qu’il voudrait mener, à savoir du pâturage en agriculture biologique. Dans son discours, les avantages de la prairie sont prêchés, et il a pour référence les ouvrages d’André Voisin et d’André Pochon. Cette passion pour le modèle extensif pâturant s’est construite au fil de plusieurs voyages réalisés dans des pays d’élevage, comme la Nouvelle-Zélande. Petit à petit, discussions après discussions, la magie a opéré et ses parents ont été « convertis »…

Plutôt que de laisser à leur fils le devoir de changer le système seul après leur départ, Loïc et son épouse Nathalie décident de se diriger vers une conversion en agriculture biologique en 2018, avec le soutien de Thibault. Ils ont progressivement augmenté les surfaces de prairie, pour abandonner culture de céréales et achat de soja, ainsi que les traitements phytosanitaires. De nombreuses charges disparaissent… Même si avec ces changements, le volume de lait a diminué, c’est un lait plus riche qui est fourni par les vaches Normandes de la Gandonnière (et donc à plus haute valeur ajoutée).

L’année 2020 marque un second tournant pour le devenir de l’exploitation. Le fils aîné, Quentin, qui travaille dans le textile, retourne dans la ferme familiale pendant plusieurs mois à cause de la crise sanitaire. Un constat général a été fait : le COVID 19 a montré l’importance des métiers primaires, comme celui d’agriculteur. C’est une révélation pour lui. Sans eux, pas de nourriture. Et il est bien plus important de se nourrir correctement aujourd’hui que de fabriquer des jeans, nous explique Quentin. Le modèle agricole actuel de la ferme le séduit à son tour et il rejoint l’aventure.

Le GAEC initial composé de Loïc et de Nathalie va donc s’agrandir, avec les installations de Thibault et de Quentin.

De ces témoignages, nous retiendrons plusieurs choses :

  • L’incroyable courage de Loïc et de Nathalie, d’avoir osé changer leurs habitudes et leurs pratiques pour leurs enfants, en se lançant dans une formation pour le passage en bio.
  • Les connaissances et la passion qu’ils nous ont transmises lors de cet échange : nous n’imaginions pas à quel point les prairies étaient des cultures aussi techniques et intéressantes.
  • Le système de leur ferme, qui repose sur des valeurs durables et en harmonie avec la nature (l’animal, le sol, le cycle des saisons…), qui présente plusieurs avantages (plus économe en énergie non renouvelable et en énergie humaine), et pouvant donner envie à des jeunes de s’installer en agriculture

Bref, nous pensons qu’il est important de diffuser une image positive de ce métier, car malgré tout, il existe des personnes passionnées et passionnantes qui le pratiquent !

Encore merci à la famille Mauny de nous avoir reçues.